Le Fonds Hélène & Édouard Leclerc a proposé à l’été 2021 une exposition de l’œuvre d’Enki Bilal. Cet événement a mis en avant le témoignage d’un homme sur notre histoire et sa façon singulière de regarder nos sociétés actuelles. Auteur, dessinateur, peintre, réalisateur, Enki Bilal est un artiste engagé. Son travail repose sur des thématiques liées à la ville, à la sensualité, à la métamorphose, au cosmos ou encore à la géopolitique
À travers ses œuvres, il montre le monde tel qu’il existe, pas un simple extrait, celui qui nous ressemble et nous conforte, mais aussi cette partie que l’on ne veut pas voir et qui pourtant nous impacte.
Un artiste au service de la mémoire
Depuis ses premières bandes dessinées, au début des années 70, son travail témoigne de ces époques fragiles minées par les conflits. Il alimente ainsi notre mémoire collective. De cet engagement, Enki Bilal s’est approprié la ville comme scène principale.
Pour lui, aussi dures et violentes qu’elles puissent être, nos cités urbaines sont un formidable terreau pour l’imaginaire. Elles sont le lieu où naissent les histoires et se nouent les intrigues. Mais s’il demeure fidèle à son univers graphique, l’auteur de La foire aux immortels démontrera tout au long de sa carrière artistique sa capacité à faire évoluer ses techniques et son style.
Des BD créées comme des films
Pour chacun des combats qu’il mène, Enki Bilal utilise des voies d’expression différentes : bande dessinée, peinture, théâtre, cinéma... C’est ainsi que ses techniques ont évolué, notamment en concevant des bandes dessinées comme on monte un film.
À ses débuts, il réalisait des planches entières, d’emblée constituées de cases, de dessins et des bulles. Tout était en place, il ne restait plus qu’à imprimer. Depuis Le Sommeil du monstre, il a entrepris de concevoir ses œuvres différemment.
Une technique en mouvement
Au commencement de toute bande dessinée, il y a le crayonné. Cette étape est essentielle. Elle témoigne de la recherche esthétique et narrative de l’auteur. L’encrage et la mise au propre suivent ensuite. Toutefois, Enki Bilal a décidé de sauter cette étape intermédiaire pour passer directement de la "mine de plomb" à la peinture acrylique.
Loin du style de ses débuts, très précis et hachuré, l’artiste a voulu adopter un savoir-faire plus jeté, moins académique, mais qu’il estime aussi plus direct et expressif. De cette manière, il a également le sentiment de faire passer plus d’émotions avec cette nouvelle technique. L’évolution de ce style lui permet alors de raconter ses histoires plus fidèlement.
À l’image de l’œuvre d’Enki Bilal, l’entreprise évolue. Son évolution n’est pas radicale, le temps se charge de renforcer son histoire, de lui donner plus de sens, d’améliorer ses technologies et de consolider son identité. Une entreprise a besoin de nourrir son récit en même temps qu’elle se développe, gagne des parts de marché et devient incontournable sur son secteur. Elle a besoin de s’adapter aux évolutions de la société, de ses parties prenantes et bien sûr, à la conjugaison des deux, de nos préoccupations sociétales.
C’est la raison pour laquelle une entreprise a tout intérêt à faire évoluer son identité visuelle, à réviser son positionnement stratégique ou encore à adopter des changements significatifs dans son organisation. Tout cela participe à valoriser son image de marque et à l’inscrire plus durablement dans le temps.