Si on ne connaît pas Jack Dorsey, on connaît au moins son entreprise : Twitter.
Twitter est ce réseau social incontournable, aimé par les uns et détesté par les autres, qui nous permet d’envoyer des micro-messages à travers Internet à qui veut bien nous lire. Pour avoir créé Twitter, Jack Dorsey est devenu milliardaire.
Et parce que quelques milliards ne suffisent probablement pas, le fondateur de l’application à l’oiseau bleu a décidé de mettre en vente le tout premier message jamais écrit et publié sur la plateforme. Résultat de l’opération : 2,9 millions de dollars.
Cette vente a été rendue possible grâce à une technologie appelée la blockchain. Elle est à l’origine même de l’existence des cryptomonnaies. Aujourd’hui, cette technologie permet de faire l’acquisition d’objets numériques, les Non Fungible Tokens (NFT), comme ce fameux tweet.
La blockchain, c’est quoi ?
La blockchain est une technologie née dans les années 90, c’est-à-dire à peu près à la même époque qu’Internet. Quand, sur Internet justement, il est aussi facile qu’un clic-droit-enregistrer-sous pour copier une vidéo, une image ou n’importe quel document, des personnes se sont posé la question de la propriété numérique.
Le principe de la blockchain consiste donc à sécuriser les données. Mais pas que... Les autres principes reposent sur la décentralisation (sans organe de contrôle), la traçabilité des échanges et la transparence. Jusqu’alors, on connaissait surtout la blockchain pour le Bitcoin. Aujourd’hui, nous en parlons pour les NFT.
Les NFT, une certification numérique
NFT est l’acronyme de Non Fungible Token ou, dans la langue de molière, Jeton Non Fongible. Il s’agit d’un sigle pour désigner toutes les métadonnées associées à un fichier numérique : gif, image, vidéo... Ces métadonnées permettent de certifier que chaque fichier est bien l’original, d’en prouver la détention et l’origine par un acheteur.
Cette certification est rendue possible par... la blockchain.
Il n’a donc pas fallu longtemps pour imaginer les usages des NFT. De nombreux collectionneurs, dans les secteurs de l’art, des jeux vidéos ou encore du sport, y investissent leurs cryptomonnaies. Ces derniers se convertissent bien en monnaie sonnante et trébuchante, dite monnaie fiduciaire.
Des ventes records
Ces derniers mois, les NFT ont défrayé la chronique avec des opérations toutes plus exceptionnelles les unes que les autres. On en revient à Jack Dorsey avec son tweet à 3 millions de dollars. La chanteuse Grimes a vendu aux enchères une série de cinq clips musicaux pour un montant total de 5 millions de dollars. Franck Miller, le créateur de Sin City a vendu le NFT d’une de ses oeuvres pour plus de 840’000 dollars.
Le record du monde est détenu par l’artiste Beeple et son œuvre numérique "Everydays" qui a trouvé preneur pour 69,3 millions de dollars mi-mars.
Tout cela constitue à n’en pas douter des opportunités incroyables pour les créateurs et les entreprises. Les NFT ne sont pas seulement réservés aux collectionneurs et aux initiés, ni même aux entrepreneurs technophiles ou aux investisseurs chevronnés.
C’est par exemple ce que Nike a fait en vendant des sneakers virtuels.
C’est encore le cas avec la création de Sorare, startup spécialisée dans les cartes numériques de football en édition limitée et ayant signé la plus grosse levée de fonds de l’histoire de la French Tech avec 680 millions de dollars. Aujourd’hui, elle est valorisée 4,3 milliards de dollars et a été créée en... 2018.