Depuis quelques semaines, Culturebox nous offre à voir (ou plutôt à vivre) une expérience qui ne laissera personne indifférent :
Le ballet proposé par la troupe de danseurs La Horde et l’artiste musicien Rone.
Place au chaos et à sa beauté
Dès les premiers instants, nous voilà ailleurs, plongés dans un univers quasi post-apocalyptique. Un décor ravagé, où tout est détruit, anéanti. Et pourtant, la vie est bien présente, d’abord à travers le son électro de Rone, qui rappellerait presque les pulsations d’un battement de coeur. Ensuite, via ce groupe dansant frénétiquement autour de lui. Un mélange de corps possédés par la musique, la vie, la survie.
« Dans la boîte de nuit, au son des basses qui résonnent, les corps se lâchent. L’énergie bourdonne, sourde, et croît dans cet espace compact, s’amplifie avec violence. Les corps et relations se cognent avec fracas avant de s’effondrer, comme le reste. Rien n’est plus solide désormais. Puis ces êtres décousus retrouvent un sens, ensemble. Enfin, pas exactement : ensemble oui, mais seuls, uniques, une multitude d’individualités qui résonne par le partage. » Alain Damasio, célèbre auteur de science fiction.
La danse et la musique comme instinct de (sur)vie
S’en suivent des scènes qui choquent, qui interpellent, bousculent, émeuvent, entre violence, amour, souffrance et colère, quatre éléments clés qui reviennent sans cesse, comme un écho, comme pour nous confronter à nous-mêmes et à cette douce dualité qui nous constitue tous : entre instincts primaires et condition d’être humain sensé, réfléchi, raisonné.
Mais derrière cette illustration semble aussi se cacher une question (parmi tant d’autres) : jusqu’où serions-nous capable d’aller pour survivre ? Quelles sont nos propres limites ?
De l’effondrement à la renaissance
De ce chaos naît cependant un instinct de survie porté par le collectif, par cette troupe qui finit par se rassembler pour faire face, faire front, et rassembler toute leur force, leur énergie si palpables, si contagieuses, au profit d’un élément qui nous maintient en vie dans les moments les plus sombres : l’espoir. L’espoir d’un autre possible.