Le couple de Gaulle méritait bien d’avoir son biopic. C’est chose faite avec le réalisateur Gabriel Le Bomin qui nous plonge dans l’intimité de ce couple aussi historique que pudique et qui a influé sur le destin de la France en 1940. Dès les premières scènes du film, nous pénétrons dans l’histoire d’amour passionnée du couple, Charles et Yvonne. Les regards entre Charles (Lambert Wilson) et Yvonne (Isabelle Carré) témoignent de cette grande histoire d’amour.
On découvre ensuite un père de famille de trois enfants, Philippe qui prépare l’école navale, Élisabeth qui prépare son bac et la petite Anne atteinte de trisomie 21, maladie qui ne portait pas encore son nom à l’époque.
Sauver la France
Ce film met en lumière les semaines antérieures au célèbre appel du 18 juin 1940. Le Général de Gaulle est confronté à l’effondrement militaire et politique de la France. Il s’oppose alors au défaitisme du maréchal Pétain. C’est l’homme qui dit « non » à la servitude et dont la seule obsession est de sauver la France.
Grâce à l’appui de Churchill, le Général de Gaulle est autorisé à intervenir sur les ondes de la BBC, la radio britannique. Le 18 juin au soir, il s’adresse à la population française et l’exhorte à poursuivre le combat. Bien que très peu entendu ce jour-là, cet appel à la résistance n’en demeure pas moins l’acte fondateur de la France Libre. Tout au long de la carrière du Général de Gaulle, les mots ont toujours orienté, défini et accompagné l’action. Cet amoureux de Chateaubriand, avait-il lu Kipling pour qui « les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité » ?
Gabriel Le Bomin célèbre
un triple anniversaire
N’oublions-pas que l’année 2020 marque les 130 ans de la naissance de Charles de Gaulle, les 50 ans de sa mort et les 80 ans de l’appel du 18 juin.
Dans ce film, le réalisateur marque également la grandeur de la femme avec un scénario très féministe incarné par Isabelle Carré. On sait aujourd’hui le rôle clé tenu par Yvonne de Gaulle au côté du chef de guerre, de l’homme politique et de l’homme d’État que fût son mari. Un chef, un époux, un père aimant.
« Ma femme sans qui rien de ce qui a été fait n’aurait pu l’être », écrira de Gaulle dans les Mémoires d’espoir.
Peut-être trouve-t-on en germe dans cette relation et cette connivence quelques orientations politiques du Général au premier rang desquelles le droit de vote conféré aux femmes le 21 avril 1944 ?