La douceur et le monde de brutes réunis dans un même univers sans que la première, toujours aussi fragile que suggérée ne triomphe ni n’efface le second, paroxystique quand il s’agit de la Première Guerre mondiale.
Car c’est bien de la guerre dont il est question dans le drame remarquable et saisissant de Sam Mendes.
Après que la france ait fini de commémorer quatre années durant "sa guerre", voici que le réalisateur nous conduit avec 1917 au cœur de la réalité tragique et désespérée de nos alliés britanniques.
Une immersion totale
dans la Grande Guerre
Sans jamais évoquer ce que l’Histoire retiendra de cette année charnière et effroyable de la Grande Guerre, la mission sans égale que nous font vivre Schofield (George MacKay) et Blake (Dean-Charles Chapman) nous conduit sans détour dans l’horreur quotidienne mais aussi et nous y voyons une réelle prouesse dans de nombreux instants de poésie.
L’esthétique
de la désolation
Ce qui affaiblit l’insoutenable et laisse au spectateur une bouffée d’espoir au cours de ces deux heures haletantes, poignantes, terrifiantes ce sont bien ces incursions de tendresse. Les arbres brisés qui porteront à nouveau des fruits, ces rencontres fortuites qui porteront l’espoir. Au milieu du tumulte, il reste toujours quelques bribes de couleurs, il reste des paysages survivants de la désolation, il reste l’humanité et sa propension inextinguible à la survie.
Autre élément notable dans ce chef d’œuvre : l’esthétique de la désolation. À plusieurs reprises, le réalisateur nous surprend à trouver le beau, même au plus sinistre des scènes de guerre.